
Le cri de la mouette
LE CRI DE LA MOUETTE :
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« Mes amies, je reviens de la place du marché où j’ai surpris une conversation animée entre un groupe d’hommes qui débattaient d’un sujet qui m’a paru bien futile , dit la mouette curieuse à ses congénères groupées autour d’ elle. Figurez-vous qu’ils se querellaient à propos de l’intérêt du changement d’heure ! En effet, il paraît qu’en octobre, ils reculent leur montre d’une heure et qu’en mars, ils l’avancent d’autant… Les uns calculaient le temps de sommeil gagné durant les jours d’hiver et les autres les heures de repos perdu quand viennent les beaux jours.
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Parce qu’ils ne se lèvent pas chaque matin à l’heure qu’ils veulent ?
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Il faut croire que non ! Et puis, le ton est monté quand ils en sont venus à parler des économies d’énergie que cette mesure devait générer. La plupart affirmaient que ça n’en produisait pas.
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Alors, ils n’ont qu’à abandonner cette habitude !
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C’est là que le bât blesse, figurez-vous ! Et je peux vous dire qu’ils se sont enflammés nos amis les hommes ! La décision ne peut se prendre qu’avec l’accord de tous les pays d’Europe ! Et puis, il y a ceux qui ne voudraient garder que l’heure d’hiver et ceux qui s’accrochent à la seule heure d’été… de quoi déclencher un autre conflit européen ! Tout ça pour un décalage de soixante petites minutes…
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Tu sais, dit la mouette savante, les hommes adorent se déchirer pour n’importe quel prétexte. Ils ont l’impression d’être vivants quand ils débattent entre eux, au risque d’en venir aux mains. Pourtant, ils ont la solution à portée de main mais c’est, sans doute, trop leur demander…
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Ah ? Quelle est-elle ?
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Il leur suffirait de faire de leur vie de longues plages de soleil, de sourires, de gentillesse, de bienveillance et de raccourcir au maximum les nuits de leurs doutes, de leurs querelles, de leurs rancoeurs. Qu’ils oublient donc leur montre et qu’ils gardent chaque jour leur cœur à l’heure d’été ! »
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Gabriel Cubizolles.