
Le patrimoine de Saint-Julien-en-Born
L’église de Saint Julien en Born
Elle est excentrée par rapport au du village. On croit que cette église ogivale, la plus belle de la contrée d’après l’abbé Mongelatte, remonte au 14e siècle. Elle était fortifiée et avait une tour carrée. Elle aurait eu, sur le côté ouest, trois meurtrières. Elle possédait de nombreux objets, mais comme partout en une certaine époque, tous ces objets ont été brûlés sur la place publique. Les auteurs de ce sacrilège périrent tous dans une embarcation qui se rendait de Contis à La Teste.

Le maître autel date du 10 décembre 1839 et le chemin de croix fut érigé le 28 mai 1844. Les vitraux à personnages datent de 1867, ce sont des verriers de Condom, les Ateliers Goussard dans le Gers qui les ont conçus et fabriqués. Ils ont été restaurés par la municipalité en l’an 2000.



En 1661, un tremblement de terre causa de nombreux dégâts à l’église, particulièrement des fissures dans les murs. Le 26 décembre 1734, la foudre tomba sur le clocher, emportant la majeure partie de la toiture, mit en bas deux cloches et agrandit les fêlures dans les murs de l’église et du clocher. En 1735, un violent orage renversa le reste du clocher et ouvrit les fêlures occasionnées par le tremblement de terre. En 1854, ces fentes existaient toujours.
En 1878, la statue de la vierge Marie ayant été détériorée, elle fut remplacée par la statue de Notre Dame de Lourdes.
L’église actuelle, à trois nefs, fut reconstruite en 1902 sur le style gothique. Au-dessus de la porte d’entrée on a scellé quatre armoiries et deux inscriptions provenant de l’ancienne église. Ces armoiries sont celles de d’un archevêque de Bordeaux, de la maison de Foix, Saint Julien en Born dépendant à l’époque du diocèse de Bordeaux.
En 1960, suite à Vatican II, l’abbé Dauba, curé de la paroisse, a complètement modifié l’aspect intérieur de l’église. Les chaises individuelles ont été brûlées et remplacées par des bancs plus fonctionnels et surtout qui ne font pas de différence de statut social, les murs et les piliers qui étaient dans un état pitoyable ont été recrépis, la chaire démontée, les saints qui trônaient à chaque pilier ont été enlevés, l’autel originel a été, lui, démonté et placé face au public, comme le voulait Vatican II. Tous ces vestiges sont stockés dans le grenier de la salle paroissiale.
L’abbé Dauba voulait enlever les piliers, ou du moins les amincir pour voir ceux qui arrivaient en retard à la messe. Les professionnels du bâtiment l’avaient découragé de se lancer dans cette aventure… et les piliers sont toujours aussi imposants. En 2000, suite à la tempête de 1999, le clocher qui avait subi les assauts du vent, a été remis en état et en 2013, la municipalité a fait nettoyer les murs extérieurs par une entreprise spécialisée qui a redonné un air de jeunesse à l’église.

« Usque ad mortem »
Cette légende en latin se trouve au bas du vitrail situé au fond du chœur de l’église. Le vitrail représente le martyre de Saint Julien.
Que signifie cette légende : « Jusqu’à la mort » ?
On trouve cette expression dans plusieurs livres de la Bible : Isaïe 38,1 ; Siracide 4,33 ; Philippiens 2,8.27 ; Apocalypse 2,10. Elle est utilisée pour décrire le don de la vie de Jésus sur la croix. Les martyrs suivent l’exemple de Jésus en donnant leur vie jusqu’à la mort, au nom de leur foi. C’est le cas de Julien de Brioude, soldat romain converti au christianisme, martyr en 304. Il serait originaire de Vienne en Isère. À cette époque, les soldats romains doivent allégeance à l’Empereur, ils s’engagent par un contrat que l’on appelle sacramentum (c’est de ce mot qu’est issu le terme sacrement).

Julien a refusé d’honorer les dieux de Rome et de vénérer l’Empereur comme un dieu. Il n’avait qu’un Dieu, celui de Jésus-Christ. C’est pourquoi, avec son supérieur et ami saint Ferreol, ils ont tous deux été exécutés en raison de leur refus de sacrifier aux dieux.
Saint Julien a été décapité. Le vitrail de l’église présente cette scène. Il a été réalisé, de même que la majorité des vitraux de l’église, par l’atelier Goussard de Condom dans le Gers. Au 19e siècle, Joseph et Bernard Goussard, vicaire et pharmacien, se spécialisent dans l’art du vitrail. On doit à leur talent de verriers de nombreuses œuvres, notamment dans le Sud-Ouest de la France.
À votre droite, une carte postale du chœur de l’église avant Vatican II.
Un écureuil se cache à l’église de Saint-Julien-en-Born
Où est-il ?

Tout simplement au sommet du paratonnerre érigé tout en haut du clocher. Mais personne ne sait vraiment à quelle date précise il est arrivé là, probablement au début des années 50.
On le doit à l’entreprise de couverture de Théo Lacoste, originaire de Salies-de-Béarn. Ce dernier aurait posé en 1973 un paratonnerre sur la croix, mais aucune archive communale ou diocésaine ne fait allusion à cet écureuil. Probablement un cadeau du couvreur ! Une énigme qui reste donc un mystère.
Dans tous les cas, l’église de Saint-Julien-en-Born est la seule au monde à arborer un écureuil et son gland au sommet de son clocher !
La chapelle de Contis


La première chapelle de Contis, en bois, construite sur la dune, a été démolie en 1855 en raison de son mauvais état. La deuxième, construite au même endroit, a suivi le même sort mais pour des raisons différentes. C’est lors de l’occupation de notre pays par les nazis qu’elle fut détruite en 1942, en même temps que toutes les constructions qui étaient sur la dune, pour être remplacée par des blockhaus.
L’actuelle chapelle a été construite par l’association Notre-Dame de Contis.

Monseigneur Saint Germain, évêque d’Aire et de Dax l’a consacrée lors de la messe inaugurale en 1954, en présence du marquis de Lur Saluces et du maire de Saint-Julien-en-Born.
L’autel et le tabernacle actuels ont été mis en place par l’abbé Dauba, curé de Saint-Julien-en-Born et ancien aumônier de la base militaire de Mont-de-Marsan. Ils ont été construits avec des meules de moulins.
La statue originelle de Notre-Dame de Contis se trouve dans l’église d’Uza. La reproduction qui se trouve dans la chapelle de Contis est l’œuvre d’un gardien du phare de Contis : Monsieur Daniel Maurie. La niche en fer forgé est, elle, l’œuvre d’un forgeron juliennois, Gérard Sourgens.


Notre-Dame de Contis
Notre-Dame de Contis a eu un parcours chahuté et mystérieux… Elle aurait été découverte par un bouvier qui labourait les terres du Marquis de Lur Saluces au domaine de Contis. Les bœufs qui tiraient la charrue s’étaient arrêtés tout d’un coup et ne voulaient plus avancer. Le laboureur ne comprenant pas ce qui arrivait a découvert la statue de la vierge enfouie dans la terre. Il n’en fallait pas plus pour donner à cette statue des pouvoirs surnaturels. Le Marquis de Lur Saluces, propriétaire du sol, s’était approprié la vierge en bois et avait fait construire, pour l’abriter, une chapelle, sur la dune, en face de la dernière maison avant d’arriver à Contis. Il ne reste aucun vestige de cette chapelle.
Le Marquis de Lur Saluces, propriétaire de presque tout le village d’Uza, a fait mettre Notre-Dame de Contis à Uza, dans son église, solidement emprisonnée dans une cage en fer forgé, pour éviter que les juliennois ne viennent la voler pour la ramener à Contis. Depuis elle séjourne à Uza.
À l’époque, l’abbé Dauba avait eu l’autorisation du Marquis de faire passer la saison estivale à la Vierge dans la chapelle de Contis. Le soir du 15 août, une grande procession au flambeau, avec la participation de plusieurs milliers de personnes, faisait le tour de la station avec la vierge en tête portée par quatre jeunes gaillards. Cette tradition est encore perpétrée, de façon beaucoup plus modeste, il est vrai, puisque chaque année, pour le 15 août, a lieu la procession en l’honneur de Notre-Dame de Contis, non pas à Contis comme autrefois mais autour de l’église d’Uza. Tous les lundis de Pâques, se sont les pêcheurs qui viennent se mettre sous sa protection avec la bénédiction de la pinasse.
Il semblerait que cette statue provienne de la proue d’un bateau. Mais comment a-t-elle atterri au milieu des champs de Contis ? Mystère. À moins qu’elle ne vienne d’un bateau naufragé là, du temps où la mer allait très loin à l’intérieur des terres des Landes. Il faut bien qu’il reste quelques zones d’ombre pour garder toute l’aura à Notre-Dame de Contis. Toujours est-il que les contissois et les juliennois lui confient depuis des temps immémoriaux, leurs joies, leurs peines et leurs espoirs ; il semble bien que le retour soit à la hauteur de leur foi.