
Le patrimoine de Pontenx-les-Forges
La statue de Jean-Gabriel Perboyre
Il est né le 6 janvier 1802 dans le village de Montgesty près de Cahors (Lot). Entré chez les Lazaristes, il prononça ses vœux en décembre 1820. Professeur dès 1823, il fut ordonné prêtre en 1826. Toujours professeur de théologie au séminaire, il fut nommé directeur du petit séminaire, noviciat des Lazaristes à Paris en 1831. En 1835, il arriva enfin en Chine où l’attirait sa vocation. Les européens étant interdits d’entrée en Chine, il fallait paraître chinois et c’est ainsi qu’il visita les petites communautés chrétiennes dans le Ho-Nan puis dans le Ho-Pé. Arrêté en 1839, malgré les tortures, il resta fidèle à sa foi et fut exécuté le 11 septembre 1840, lié sur un poteau en forme de croix, et exécuté lentement par strangulation.
Sa dépouille fut recueillie et transférée à la maison-mère des Lazaristes à Paris, 20 ans plus tard. Béatifié en 1899 par Léon XIII, il fut canonisé en 1996 par Jean-Paul II. Il est le premier martyr de Chine proclamé saint, pourtant il était déjà largement vénéré dans le Lot où un pèlerinage a lieu à Montgesty tous les 11 septembre.
Alors que l’on trouve de nombreuses statues du Père Perboyre dans le Lot, comment l’une d’elles est-elle arrivée à Pontenx il y a des dizaines et des dizaines d’années ?
Saint Martin
Né en 316 dans la province romaine de Pannonie (Hongrie) d’une père tribun de l’armée romaine (commandant d’une légion), il est incorporé dans l’armée à l’âge de 15 ans. Durant l’hiver 338-339, il était à Amiens lorsqu’il partagea son manteau avec un pauvre en guenilles. Baptisé en 339, deux ans plus tard, il se présenta devant l’ennemi, sans armes, et obtint sa reddition. Il quitta alors l’armée et commença une vie d’ascète, tout en se heurtant à l’hérésie arienne qui refusait de reconnaître la divinité de Jésus.
Avec l’autorisation d’Hilaire, évêque de Poitiers, il fonda le premier monastère de Gaule à Ligugé en 360. En 371, les habitants de Tours réclamèrent cet ermite, à la réputation de guérisseur, comme leur évêque. Puis il ne cessa de voyager dans toute la Gaule pour son évangélisation, semant les miracles autour de lui. Il mourut le 8 novembre 397 lors d’une visite pastorale.
Sa popularité qui agaçait plusieurs évêques, entraîna de nombreuse paroisses, et donc des églises, à prendre son nom. C’est ainsi que l’église de Pontenx est bâtie sous sa protection.

Portail et Cagots
Ce portail gothique est à l’intérieur de l’église actuelle, parce que tout le bas-côté sud est un ajout du XIXe siècle. C’est donc le portail d’entrée originel de l’église, et comme elle, date du XVe siècle. Il devait s’ouvrir sur le porche qui n’existe plus, directement sous le clocher de l’église, aujourd’hui sous la tribune.
Une porte murée, visible sur des photos anciennes, assez basse, était réservée à une population marginale, méprisée et finalement très mal connue, les Cagots. Louis XIV, à la fin du XVIIe siècle, abolit les mesures d’exception dont ils étaient victimes depuis le Moyen Âge. On sait que les métiers du bois leur était réservé, notamment la vannerie. Et qu’ils ne pouvaient pas intégrer le reste de la population. Comme ils étaient peu nombreux, cela ne pouvait qu’accentuer les problèmes de dégénérescences physiques et mentales dont ils étaient victimes. Étaient-ils des descendants de lépreux, ou d’arabes battus pas Charles Martel à Poitiers en 732, ou de qui, de quoi ? Les historiens n’ont toujours pas trouvé la réponse.
Chœur
Dotée d’un clocher massif, flanqué côté nord d’une tourelle renfermant l’escalier qui permet d’y monter, elle est bâtie en garluche qui était la pierre à bâtir dans le Born au XVe siècle date de sa construction. Elle ne comportait qu’une nef, avec certainement la sacristie qui lui était accolée côté nord du chœur. Sacristie qui a reçu une toiture toute neuve en 2024.
Au milieu du XIXe siècle, on ajouta une nef latérale sur le côté sud et l’on construisit une tribune qui occupa l’emplacement de l’ancien porche et dont l’accès était permis par un escalier en pierres d’une seule volée. Évidemment le mur sud de la nef fut percé pour permettre la libre circulation dans l’ensemble de l’église. Les vitraux et la chaire sont de la même époque.
Les murs du chœur présentent des fresques restaurées à la fin du siècle dernier, mais déjà abimées par l’humidité. Quant aux boiseries du tour de chœur, vieillottes et, elles, très abimées par l’humidité, elles ont été remplacées en 2025 par du lambris redonnant de la clarté au mobilier liturgique.
La statue de saint Jean-Baptiste
C’est le saint patron de Bouricos que nous connaissons grâce aux Évangiles. Les traditions populaires lui ont fait accomplir des exploits farfelus, mais dont la naïveté montre à quel point il était vénéré.
La statue que nous avons ici a une histoire particulière. Un certain Roquebert, habitant Pontenx, trouva dans son champ une statue de Saint Jean-Baptiste en chêne polychrome datée du XVIe siècle. Il la confia à son neveu originaire de Parentis et horloger à Bordeaux. Celui-ci dans les années 1960 fit don de cette statue à la Fraternité de la Vierge des pauvres en recommandant qu’elle soit scellée sur son socle pour éviter tout vol et que ce don soit inaliénable.
Ladislas Combeuil
Ladislas Combeuil est un artiste charentais né en 1989. Invité par la Forêt d’Art Contemporain pour réaliser une œuvre sur le site de Bouricos en 2021, son idée fut de conserver l’esprit symbolique et matériel du lieu tout en augmentant son caractère spirituel. Il mit en valeur la charpente qui était noyée dans l’obscurité, et y ajouta de l’ornementation, les moucharabiehs en panneaux de pin des Landes, accompagnée par un éclairage qui devait magnifier le tout. Hélas, la réalisation fut défectueuse et actuellement (2024-début 2025), l’éclairage est absent. Une remise en état est prévue fin 2025.

Bouricos
Bouricos est un quartier de Pontenx depuis la Révolution française. Autrefois, c’était une paroisse qui dépendait de la baronnie de Labouheyre. Tiré de l’oubli par le passage des frères de la communauté de la Vierge des pauvres, de 1956 à 2012, l’airial est aujourd’hui la propriété de la commune de Pontenx qui la gère en partenariat très actif avec l’Association des Amis de Bouricos. Le souvenir des frères reste très présent, ne serait-ce que par la présence du petit cimetière contre la chapelle. Quant à cette chapelle, autrefois église paroissiale, elle reste ouverte en permanence grâce aux Amis de Bouricos. Sa première construction date du XIIe siècle et elle fut remaniée à plusieurs reprises. Mais il y a des piliers qui en attestent l’origine. Et plus que sa valeur architecturale, c’est l’atmosphère de recueillement que l’on y trouve qui en fait toute sa valeur.
Christ en croix en bois de tilleul

L’état de pourriture avancé, mais heureusement stoppé, en fait un Christ pathétique dont la souffrance vous prend au fond de l’âme. Ce Christ en croix, sculpté dans du tilleul et peut-être du XVIIe siècle et «serait» une découverte du frère René-Marie qui le ramena d’une chapelle en ruine à Bouricos, où il est offert à notre dévotion.