Actualités
Pèlerins d’espérance : la mystérieuse fécondité de nos petits actes d’amour
Le samedi 25 octobre, aux Pavillons de Bourricos, l’espérance et l’œcuménisme étaient au cœur de la rencontre entre frères protestants ukrainiens et allemands, amis des paroisses Saint-Joseph du Born et de l’ensemble pastoral des Grands Lacs, de Dax et de Mont-de-Marsan ; au total une belle mobilisation d’environ 60 personnes, en dépit de conditions météorologiques peu clémentes.
Le matin, deux conteuses ont « raconté » le récit lucanien des pèlerins d’Emmaüs. Christiane d’Avezac et Josiane Berteaud appartiennent à l’association nationale « Conter la Bible » (site : conter-la-bible.net ; mel : ccrpaysdeladour@conter-la-bible.net). Le conte permet d’accéder au récit d’une manière différente, en suscitant des émotions renouvelées, voire insoupçonnées. Dans un deuxième temps, cinq ateliers ont proposé à chacun-e d’exprimer son ressenti du vécu personnel de l’espérance grâce à : un atelier photo-langage ; un partage sur cinq œuvres d’art ; un cheminement écologique ; un échange avec les conteuses ; une création artistique. Les paroles fortes de ces ateliers ont été portées en offrande lors de la célébration œcuménique en fin d’après-midi.
Après un déjeuner fraternel, le père Pierre Debergé s’est chaleureusement adressé à l’assistance et notamment aux enfants, avant de délivrer un enseignement sur l’espérance chrétienne. Nous puisons dans l’Écriture la force de notre espérance : « Que dire de plus ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Il n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il, avec lui, ne pas nous donner tout ? Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? Dieu est celui qui rend juste : alors, qui pourra condamner ? Le Christ Jésus est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, il intercède pour nous : alors, qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ? En effet, il est écrit : C’est pour toi qu’on nous massacre sans arrêt, qu’on nous traite en brebis d’abattoir. Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. » (Romains 8, 31-39)
L’amour fidèle et indéfectible de Dieu pour l’humanité et pour chacun-e est la racine de notre espérance : « C’est la croix illuminée par la résurrection qui renverse nos conceptions d’une vie réussie faite de succès. ». Mais ce n’est pas tout.
« Le présent de l’espérance, c’est l’inattendu d’un Dieu qui à travers son Esprit, œuvre dans notre monde comme dans nos vies pour les transformer, un Dieu à qui « rien n’est impossible » (Luc 1, 37), mais qui attend de nous que nous soyons patients. Le présent de l’espérance, c’est la certitude absolue, née de la foi : Dieu est vainqueur du mal, tout acte d’amour vécu et donné est riche d’une fécondité insoupçonnée, la résurrection est à l’œuvre là-même où le péché semble triompher, toute personne est plus grande que le mal qu’elle peut commettre. » La miséricorde de Dieu ne connaît aucune limite.
Enfin le terme de notre espérance est la vie éternelle, qui ne nous détourne pas d’un présent que nous regardons avec lucidité, mais qui nous rappelle l’importance du don et de la gratuité face au calcul et au désir de toute puissance. Cette espérance anime tous nos combats, les grands aussi bien que les plus petits, ceux-là mêmes qui nous semblent insignifiants.
Pierre Debergé a conclu par cette citation du pape François : « Il est vrai que cette confiance en l’invisible peut nous donner le vertige : c’est comme se plonger dans une mer où nous ne savons pas ce que nous allons rencontrer (…) Toutefois, il n’y a pas de plus grande liberté que de se laisser guider par l’Esprit, en renonçant à vouloir calculer et contrôler tout, et de permettre à l’Esprit de nous éclairer, de nous guider, de nous orienter, et de nous conduire là où il veut. Il sait bien ce dont nous avons besoin à chaque époque et à chaque instant. On appelle cela être mystérieusement féconds ! » (La joie de l’Évangile, § 280).
Toute la journée a été parsemée de prières et de chants, en langue allemande, ukrainienne et française, avec de temps à autre une traduction simultanée. Nous avons prié pour la paix en Ukraine et dans toutes les régions du monde affectées par les conflits et la guerre. Nous avons prié pour les 6000 jeunes allemands et français que les Pavillons de Bourricos accueillent et ont accueillis pendant leurs camps d’été depuis 45 ans, et avec tous les jeunes de la planète qui s’inquiètent pour leur avenir, pour la paix et le respect de la création, et qui expriment leurs doutes et leur foi.
Ensemble, en cette journée, nous avons réalisé un petit pas de cette unité fraternelle que nous appelons de nos vœux.
Corinne Vignaux
Bourricos communication : contenu ci-dessous (avec photos)
- Conte à partir du récit des pèlerins d’Emmaüs
- L’intervention de Pierre Debergé
- le psaume 41chanté. Problème du cadrage
- la prière pour la paix en Ukraine chantée